Histoire

Page Number T4000241  Updated on  March 28, 2018  Print

Histoire de Takayama

Histoire de Takayama (photo)

La ville de Takayama, située presque au centre de l’archipel du Japon, est entourée de montagnes atteignant une altitude de 3000 mètres. Pendant très longtemps, les habitants de la région ont vécu dans une relation étroite avec les montagnes : ils en connaissaient les secrets et avaient une connaissance développée des plantes qui y poussaient. Il y a environ 1300 ans, le code des impôts relatif à Hida, incluant Takayama, prévoyait qu’en échange de l’exemption de la taxe par individu (taxe fixe individuelle dont devaient s’acquitter tous les habitants) et de celle du versement de spécialités locales, les charpentiers de la région devaient se rendre dans la capitale pour exercer leur art. Ce privilège était propre à Hida, et même si d’autres théories sont avancées pour en expliquer la cause, une telle disposition laisse entrevoir le caractère indispensable des connaissances et techniques des habitants de la région. Plus tard, il y a environ 500 ans, la région était largement associée aux artisans du bois hors pair, que consacre l’expression Hida no takumi (les artisans de Hida). On trouve même des évocations des artisans du bois Hida no takumi dans les contes humoristiques rakugo et dans les estampes gravées sur bois. Mais au XVIIe siècle, en raison de la surexploitation, Hida a connu une raréfaction de ses matières premières ligneuses. Aussi, le shogunat Tokugawa (gouvernement central du XVIe au XIXe siècle) qui administrait directement la province de Hida, mit en place au milieu du XVIIIe siècle une politique de boisement relativement inédite pour l’époque. L’esprit Hida no takumi, possesseur du savoir et de la mise en valeur des arbres, demeura transmis de génération en génération.

Histoire de Takayama 2 (photo)

À partir de 1585, le seigneur Kanamori Nagachika prit le contrôle de Hida ; le clan Kanamori allait régner sur la région jusqu’en 1692, date à laquelle le shogunat Tokugawa (gouvernement central) commença à l’administrer directement. Kanamori Nagachika érigea à l’actuel emplacement du parc Shiroyama un château, pratiquement au centre de Hida, et fit construire autour une ville fortifiée abritant les guerriers et les marchands. La ville, entourée par les deux rivières Enagogawa et Miyagawa, accueillit un grand nombre d’édifices religieux (temples et sanctuaires) qui allaient devenir son ossature. Avec ses routes partant dans les 4 directions (route Etchu en direction du nord, route Owari en direction du sud, route Hirayu en direction de l’est, route Gujo-Shirakawa en direction de l’ouest), Takayama s’illustra également comme ville marchande. L’administration directe par le shogunat Tokugawa (gouvernement central) débuta en 1692 et dura 177 ans ; par la suite, la restauration de Meiji mit fin aux 260 années de règne du shogunat Tokugawa, sonnant le glas de l’époque des guerriers qui avait duré près de 700 ans. Parallèlement, le bourg de Takayama fut constitué en 1875, puis en 1936, une fusion des communes donna naissance à la ville de Takayama. Absorbant en 2005 9 bourgs et villages environnants, la ville de Takayama est devenue la plus vaste commune du Japon (avec une superficie quasiment équivalente à la métropole de Tokyo).

L’ancien quartier et ses alignements caractéristiques de maisons nous permet également d’en apprendre plus sur l’histoire de Takayama. Les principaux matériaux utilisés dans la construction des maisons japonaises sont le bois, la terre et le papier. En particulier à Takayama, les tuiles en céramique ne conviennent pas au climat hivernal extrêmement rigoureux ; aussi, les toits en pente douce étaient recouverts de planches de bois fendu. Mais ils sont très vulnérables face au feu : se propageant de bâtiment en bâtiment, les flammes provoquèrent à de nombreuses reprises de gigantesques incendies. Toutefois, avec le développement des techniques de lutte contre le feu, à partir de la fin du XIXe siècle, les grands incendies devinrent plus rares, et des bâtiments de l’ancien quartier de Takayama datant de cette époque subsistent aujourd’hui. On observe par ailleurs que les bâtiments de Takayama sont particulièrement bas. Ce choix architectural résulte de deux facteurs : d’une part, le bois imposait une hauteur de construction limitée ; d’autre part, pour endurer le froid de l’hiver, un feu était allumé à l’intérieur des maisons. De plus, pour construire un nouveau bâtiment, le consentement des voisins à côté et en face étant nécessaire, les édifices s’écartant du style architectural du quartier ne pouvaient obtenir le permis de construire. La configuration extrêmement bien agencée des rues est le résultat du poids de l’histoire et des efforts de la population.